Burning Man, la bacchanale éphémère qui attire plus de 70 000 fêtards dans le lointain désert du Nevada pendant huit jours au mois d’août, est fière de sa bonne foi environnementale. L’un des principaux principes opérationnels du festival est de « ne laisser aucune trace », ce qui est pratiquement impossible pour un événement de cette envergure. Le Burning Man Project, l’organisation qui gère le festival, s’est fixé pour objectif de devenir « carbone négatif », c’est-à-dire d’éliminer plus d’émissions de l’environnement que le festival n’en produit, d’ici à 2030.
Ce n’est pas une mince affaire : Le festival génère environ 100 000 tonnes de dioxyde de carbone chaque année, ce qui équivaut à la combustion de plus de 100 millions de livres de charbon. Une série de catastrophes survenues lors du festival de cette année a mis en évidence le fossé entre la rhétorique de Burning Man et la réalité : Tout d’abord, une demi-douzaine de manifestants exigeant de l’organisation qu’elle prenne des engagements plus fermes en matière d’environnement ont bloqué l’entrée du festival pendant près d’une heure avant d’être expulsés par la force. Quelques jours plus tard, des pluies torrentielles – le genre d’événement rendu plus probable et plus extrême par le changement climatique – ont bloqué les fêtards dans une foire d’empoigne dystopique. Mais la plus grande ironie est peut-être l’opposition moins médiatisée de Burning Man aux énergies renouvelables dans son propre jardin.